En 1986, Yavuz Özer arrive en France pour offrir un avenir meilleur à ses enfants, pour travailler et se fondre dans les usines, comme des milliers d’autres. Aussi loin qu’elle s’en souvient, sa fille Hatice l’a toujours entendu chanter l’exil, le mal du pays, le déracinement. Aujourd’hui comédienne c’est sur scène qu’elle l’invite à raconter ses tranches de vie. Ensemble, en turc ou en français, lui et elle racontent ces histoires universelles ou singulières de leur génération, des galères de papiers au désastre des conflits armés. Dans une sorte de cabaret où le public ne se contente pas d’être spectateur mais participe également à la cérémonie, tous deux dialoguent, chantent et racontent des histoires. Des histoires tendres et mélancoliques qui interrogent avec humour et délicatesse la notion d’héritage entre une fille et son père tiraillé entre deux pays.
Ce n’est ni du théâtre, ni un concert, ni une fête : c’est un cabaret khâmmarât. Le mot vient de l’arabe, il signifie « le lieu où l’on boit et où l’on chante ». Où la mélancolie s’efface pour laisser place à la joie.